Il y a de ces jeux qui n'ont ni la prétention ni l'aura pour devenir un jeu culte. Mais qui, pourtant, procurent encore aujourd'hui si ce n'est de la nostalgie fervente, du moins des souvenirs émus. Chuck Rock en fait partie. Pourquoi? On ne sait pas vraiment. À cause de sa petite bedaine sans doute.
TLDR
TECHNIQUE
Un peu trop pauvre
NOSTALGIE
Un petit quelque chose
C'est le Bidochon des temps jadis. Le bonhomme est marrant sur la pochette, c'est une évidence, mais ça ne fait pas tout quand même.
Chuck Rock, héros du jeu éponyme, rien que son nom démontre qu'il n'a pas inventé le feu (d'ailleurs, la blague avec rock pierre et rock le style musical n'intervient que sur les autres supports, notamment avec le générique
Mega Drive où il fait partie
d'un groupe de musique). Pourtant le feu, il pourrait l'avoir inventé, parce qu'il vient d'un temps que les moins de 300 000 ans ne peuvent pas connaître-euuuh. Chuck est donc l'archétype de l'homme des cavernes, sa mâchoire est proéminente, son regard vide, sa chevelure ébouriffée et son pagne mal ajusté et à moitié caché par un bide de buveur de bière qu'il n'a pas encore inventé.
Ouga Booga!!
Un bon gisement de morve.
Sur
Master System, le jeu où je l'ai rencontré pour la première fois, il évoluait dans le noir. Mis à part les plateformes, tout était désespérément noir, sans doute parce qu'il vivait dans la nuit (ou plus globalement car ça coûtait trop cher de modéliser un bête bleu en fond de carte, alors que
Alex Kidd s'offrait déjà de superbes décors en gros pixels). Jeu de plate-forme des plus basiques, tous les codes d'un jeu d'australopithèque sont réunis: Chuck peut ramasser des roches, qu'il peut placer ça et là pour s'en faire des escaliers afin de grimper sur d'autres niveaux, il peut également les lancer pour frapper des ennemis sauvages, et enfin il peut donner des coups de bide (biDe, c'est un jeu tout public) pour écarter le danger. Sinon, sur le chemin, des gros morceaux de gigots, des têtes de cochons et des saucisses trainent, un peu comme dans les
jeux Asterix. Pas certains que les knackis industrielles existaient déjà à cette époque mais mettons.
Moi, quand je me la coince sous un menhir.
Autre similarité avec
Asterix en y repensant bien, Chuck peut aussi ramasser et porter des sortes de gros menhir, qui le ralentissent lourdement mais qui sont encore plus efficaces pour monter sur de hautes plateformes.
Pas certains que les knackis industrielles existaient déjà à cette époque
Mis à part les oiseaux préhistoriques, Chuck rencontre divers obstacles sur son chemin, comme des ronces, des mouches tsé-tsé ou des rochers qui tombent. Mais surtout d'autres personnages, sortes de Lemmings bleus ou gris, sortes de marsupiaux à moitié humanoïdes, mais aussi des tous petits cochons éléphants qui se découplent après les avoir frappés, des pierres qui deviennent des bêtes avec des pattes de 3m de haut, ou des œufs qui deviennent des crapauds avec une coquille sur la tête quand on les touche. Globalement, le bestiaire est assez varié et la difficulté pas déconnante pour ce type de jeu.
Alors lui, j'crois qu'il est dans aucun bestiaire.
En terme de
gameplay, rien de bien compliqué. Un bouton de saut (on peut frapper en l'air également), un bouton de frappe et la possibilité de ramasser les objets avec ce même bouton. Et la touche bas de la croix directionnelle qui est très utile pour éviter les attaques aériennes des piafs ou qui permet de se protéger en se baissant tout en portant un caillou au-dessus de sa tête. On a vu plus complexe. Malgré tout, les puzzle games, qui consistent simplement à savoir mettre un caillou sur un menhir ou inversement, peuvent devenir parfois bien relous dans le cas où vous avez balancé une pierre sur le niveau du dessus pour tuer un ennemi, mais qu'en fait il fallait la garder pour grimper. Dans ce cas, bien joué, vous n'avez plus qu'à relancer le niveau pour ne pas refaire l'erreur.
Astérix chez les Homos (Sapiens)
Les cailloux permettent de grimper un peu plus haut.
Si des pterodactyles bleus sont plutôt du genre pas sympas, les rouges vous permettent de faire la même chose qu'avec un tuyau dans Mario, à savoir passer d'une passerelle à l'autre en se faisant emporter dans les airs. Là où
Chuck Rock peut rendre assez vite fou, c'est avec ses blips et bloups que font TOUS les éléments du jeu en permanence: entre le bruit du rocher qui tombe, le bruit des
items à ramasser qui rapportent des points ou le bruit des ennemis qui se prennent une peignée... Ce n'est pas forcément plus désagréable que dans les autres jeux
MS, le problème étant qu'ils ne sont pas confondus dans la musique puisque... la musique est simplement absente dans l'intégralité du jeu.
Pas mal de similitudes avec Asterix.
Malgré tout donc, dans
Chuck Rock, on ne s'ennuie pas vraiment. Si l’absence de décors est un frein à la diversité des niveaux, on peut tout de même noter plusieurs ambiances, des mécanismes différents selon les niveaux, des passages sur l'eau ou avec des ennemis variés dans le but de sauver la femme de Chuck d'un vilain dinosaure. Clairement, il aura fallu attendre la version
Mega Drive pour voir un Chuck Rock avec des décors d'une qualité quasi exceptionnelle en comparaison. Et en prime, de la techno typique des plateformers des années 90 en fond sonore, et des bruitages remis à neuf. Au final, la
version MS reste un très bon jeu réalisé par
Core Design, qui sortait d'un succès sur 16 bits avec
Rick Dangerous et qui n'allait pas tarder à se lancer dans l'aventure
Tomb Raider.
- Torché le 17/09/2017 à 10h05 par Jivé.