Ah le capitalisme! Le doux bruit des machines à essence qui assemblent des engins explosifs servant à exploiter les quelques parcelles encore herbeuses de notre planète. Les sanglots plaintifs des ouvriers sous-payés et surexploités qui quémandent quelques piécettes sans aucun remerciement pour la main nourricière. La vie, la vraie.
Ce test ci-présent fait partie de la longue série des articles rédigés à l'origine pour la sortie réelle du titre (en 2002 dans ce cas) et que nous avons décidé de republier vingt ans plus tard sur GameTrip car on est tous devenus des vieux schnocks et que nos premiers tests sont désormais de l'histoire ancienne qui peuvent se retrouver sur le site de référence du retrogaming. Le temps passe vite quand nos employés s'amusent.
LE GRAND KAPITAL!
Ce jeu est la suite de
Capitalism Plus, suite elle-même de l'immense
Capitalism, un jeu qui vous propose de gérer un empire du commerce et de devenir leader mondial. Mais Capitalism ne ressemble pas complètement aux jeux type
Zoo Tycoon ou
Roller Coaster car c'est une simulation de gestion purement économique, à l'échelle mondiale! Vous avez deux campagnes: l'une est un didacticiel qui vous prendra déjà une demi-douzaine d'heure (ha ha ha, savez-vous combien d'entreprises j'aurais pu revendre après avoir sucé des stock-options durant ce laps de temps? Quelle perte de rentabilité!) et l'autre et une campagne de gestion économique pour devenir le meilleur sur la nation ou sur le monde. Capitalism est en définitive le jeu de gestion le plus compliqué qu'il soit, et ceux qui ont aimé le premier opus verront là un jeu encore plus puissant, profond.
Capitalism est un jeu pour les gens sérieux, non?
Vous pouvez tout faire dans votre entreprise: embauchez et renvoyez les personnes situées aux postes clés, gérez la production, les achats de matières premières, importez, revendez, coordonnez vos actions marketing, vendez, ACHETEZ, VENDEZ, VENDEZ NOM DE DIEU, définissez vos stratégies de communication et vos axes de développement, ACHETEZ.
Vous pouvez louer et vendre dans votre ville tous les produits ou immeubles que vous avez, créer des supermarchés constitués uniquement de vos produits créés à partir de vos matières premières. Le capitalisme le plus total à en faire pâlir nos dirigeants. Vous pouvez même acheter la station de radio ou de télé du coin pour faire votre petite promotion. Pour la réussite de votre entreprise, les options sont complètes et permettent d'influer sur tout: publicité, qualité des produits, marques, emplacements des installations, concurrence, demande des clients, prix de vente, etc...
Un seul boss final: Karl Marx
Du pinard, voilà, là on discute.
En 2002 à sa sortie, je me souviens que ce jeu a un peu déçu, même s'il repousse les limites du premier opus, malgré quelques défauts. Bien qu'ayant été très bien noté par la presse, il fallait s'accrocher pour y jouer, surtout lorsque la cible n'était ni patron d'entreprise, ni adhérant au Medef, ni détenteur d'un bac éco force de vente option commerce.
FAITES PLACES A L'AUDACE FRANCAISE MSIEURS DAMES.
Tout d'abord les missions de tutorial, relativement longues et qu'il ne faut pas louper (surtout parce que le jeu est en anglais et extrêmement compliqué). Par contre, elles sont très complètes et particulièrement bien faites. Le jeu se prend vite en main quand on a compris les principales choses à faire... et même des fois sans vraiment comprendre ce qu'on est en train de faire. Outre les didacticiels, il y a des campagnes capitaliste et entrepreneur qui contiennent des missions de gestion très variées dans leurs localisation et but recherché, et un mode multijoueur en
LAN ou via internet. La jouabilité est bonne, avec des boutons bien définis, une map bien détaillée et des niveaux de zoom pour s'approcher de nos esc... euh employés. Le jeu propose aussi une liste de produits variés et très nombreux qui en font un titre réaliste au possible.
Les USA, ce grand pays producteur de chandails dégueulasses.
Pour un jeu de cette année, les graphismes ne révèlent pas du chef-d'œuvre mais sont en
3D isométrique assez détaillée dans le genre des
Sim City. La durée de vie est bien évidemment longue, très longue, avec une rejouabilité infinie. Enfin, le jeu est rempli de fonctions qu'il est impossible d'utiliser en entier en quelques heures. En résulte un soft avec une difficulté qui s'accentue au fil de la partie et qui peut s'avérer lassante pour les plus jeunes. Quand au niveau sonore du jeu, ben...
Capitalism II est un jeu pour les gens sérieux, non? En tout cas, il s'adresse autant aux fans hardcore de la gestion que ceux qui aiment se prendre la tête. Et en plus, on peut se creuser la cervelle à 8 en même temps sur le net! Formidable!
- Torché le 20/07/2022 à 19h06 par Jivé.