Sur notre ancien site-frère (Computer Games France, RIP TITANJ PARTI TROTO), nous avions une rubrique dédiée aux études jugées «débiles» sur les jeux vidéo. Ces études qui étaient, à l'époque, unanimement tournées contre l'incarnation du mal sur Terre, à savoir notre domaine, les jeux vidéo. Et puis, las de tant de rapports accablants publiés par des faux psychologues ou très mal interprétés par les médias, nous décidâmes de lancer un dossier avec quelques études bien contradictoires.
Une journée normale à la rédaction.
C'est donc une version évoluée de la news publiée à l'époque sur notre autre site que nous vous proposons désormais dans ce gros dossier, compilant la majorité des études retenues par la rédaction et qui classent non pas le jeu vidéo comme un art, ce dont on ne doute pas qu'il soit, mais bien comme un vecteur de bonnes nouvelles, comme un régulateur d'émotions, comme un catalyseur de facultés sociales et mentales, ou tout simplement comme une bonne chose dans ce monde. Car oui, pendant de nombreuses années, et comme ses illustres prédécesseurs de la musique, de la télévision ou même de la peinture, cet art majeur a été décrié par tous. Comme si, à chaque nouvelle génération, il fallait trouver une cause unique aux maux de la société, et que l'art qui touchait le plus la masse était forcément le plus ignoble.
Premièrement, la cause n'est jamais unique. Si l'on peut considérer que quelques études à charge contre les jeux vidéo transmettent une part de vérité, il ne faut pas oublier que le jeu, la culture en général, fait partie d'un ensemble, et que le propre du chercheur devrait être de prendre du recul sur le monde. Le propre du chercheur devrait être de prendre du recul sur le mondeCe qui semble avoir été très souvent oublié. Deuxièmement, comme précisé plus haut, le jeu vidéo est un catalyseur, un prisme amplifiant plus que déformant. De ce fait, il peut très souvent être un déclencheur à des maux, des maladies, des pulsions latentes. Bref, il dévoile plus qu'il ne créé des monstres, des tueurs, des psychopathes. En effet, il y en a eu, mais pourquoi considérer que le jeu vidéo a rendu ces personnes ce qu'elles sont devenues. Ça et là, de temps en temps, certaines études sont sorties du lot, et ont capté notre attention tout autant que ces «études à la con» toujours dans le même sens. C'est ainsi que nous avons découvert ce que nous savions déjà: le jeu peut faire du bien. Loin de nous l'idée de brosser un portrait angélique et univoque de notre domaine, mais il faut bien avouer que ce dossier ne sera pas de trop face au déversement de critiques que la communauté a déjà essuyé. A l’image de ce qu’on a déjà lu lors des critiques à charge, nous allons donc emphaser comme des porcs les titres de chaque étude. D'ailleurs, la photo n°8 va vous étonner!!!
Der Übermensch joue aux jeux vidéo
Jason Allaire, le mec qui raconte des trucs intelligents.
Le jeu vidéo rend immortel. Jason Allaire (d’être un type bien), du lab Gains Through Gaming à l’Université de Caroline du Nord, a considéré que les jeux vidéo sont bénéfiques pour nos vieilles têtes grises. Selon les résultats de son étude, en 2010, il y a une forte «preuve que jouer aux jeux vidéo permet les réflexes des personnes âgées, la mémoire, la vitesse de compréhension, l’attention ou les notions d’espace», affirme ce professeur en psychologie. Un rapport qui partait notamment du constat que la Wii avait ramené les seniors devant l’écran de la console, surtout avec des jeux «physique»s. Néanmoins, il semblerait que tous les types de jeux soient tout aussi bénéfiques puisque le test a été notamment effectué avec Rise of Nations, un Civilization-like. Sans tomber dans l’angélisme, l’étude estime tout de même qu’il vaut mieux faire des rencontres et du vélo. Mais quand même, on progresse.
Le jeu équivaut à 7 ans d'étude. Non, c’est pas une blague. Des chercheurs de l’Université de Galveston au Texas ont mis en évidence en 2012 que des lycéens de 15 et 16 ans, adeptes du jeu vidéo, et jouant en moyenne deux heures par jour sont bien souvent plus habiles que des… médecins en chirurgie robotique. En effet, la pratique régulière de la discipline vidéoludique augmenterait la coordination oculo-manuelle (entre les fesses et le Portugal donc). Et pour cela, il n’est pas nécessaire de jouer en permanence à Theme Hospital. Pour le résultat officiel: neuf lycéens et neuf étudiants ont dépassé la dextérité, dans un simulateur, de onze médecins d’une trentaine d’années de moyenne. Le directeur de l’étude, le Dr Sami Kilic, a eu l’idée de cette expérience en voyant son fils se démener comme un chef sur un jeu de simu. «Sans formation formelle, il était immédiatement à l'aise avec la technologie et le type de gestes requis pour manier le robot.» Une raison évidente est que les joueurs ont été élevés dans l’univers technologique au biberon, contrairement aux médecins qui ont, pour la plupart, appris la simulation de chirurgie sur le tard. D’ailleurs, sans aide robotique durant la simulation, les jeunes s’en sont moins bien sorti que les professionnels.
Les jeux vidéo vous donnent des pouvoirs de X-Men. Pour d’autres chercheurs, les jeux ludo-éducatifs sont forcément bénéfiques puisqu’ils apprennent aux jeunes les bons réflexes du quotidien. Les jeunes adeptes de ces jeux ont une concentration accrueCitons donc la revue La Recherche en septembre 2012 qui nous apprenait qu'une équipe de recherche à l'université de Rochester, aux USA, a démontré que les FPS étaient bon pour le cerveau. Oui oui, Call of Duty et son appel au terrorisme latent. Selon la chercheuse suisse Daphne Bavelier, les jeunes adeptes de ces jeux ont une concentration accrue. «Lorsqu'ils doivent chercher une cible, ils se fatiguent moins vite et se laissent moins distraire par d'autres objets ; ils réagissent plus vite, parviennent aussi plus rapidement à recentrer leur attention à la recherche d'une nouvelle cible» explique la revue. Ce genre de capacités pourrait être utile pour le développement des capacités cognitives dans certains métiers comme la chirurgie ou le pilotage d'avion.
Le jeu vidéo rend beau et chaud (contrepèterie belge)
Adibou, un jeu vidéo donc violent et qui serait à l'origine de nombreux attentats. Un reportage de Michel Tabarnak et Nadine Amouk pour BFLCI24 International.
Les jeux vidéo augmentent votre skill.Selon l’université de Toronto, les FPS développent une grande faculté à se concentrer. L’un des chercheurs, Ian Spense, dit même que ça peut permettre d’ouvrir des portes dans la société car on y apprend une dextérité utile pour «faire le contrôle des bagages sur un écran, pour lire une radiographie, pour interpréter des images satellites, découvrir un objet caché ou même repérer un copain dans une foule».
Les jeux vidéo élèvent vos enfants.Une étude australienne de 2012 révèle que la pratique des jeux vidéo à très bas âge (de 2 à 5 ans) est bien plus utile et saine pour les bambins que les écrans de télévision. En effet, ils offrent de l’interaction et pourraient même donner envie aux enfants d’interagir ensuite avec le vrai monde, en faisant par exemple des activités sportives. De plus, comme d'autres études, cette étude estime que les fonctions cognitives sont améliorées, tout comme l'esprit d'analyse, l'attention ou même l'estime de soi. Tout en partant du principe qu'on ne donne pas un GTA à un enfant de 3 ans.
Les jeux vidéo développent le langage.Une étude italienne de 2013 estime quant à elle que les jeux vidéo pourrait réduire voire soigner les enfants atteints de dyslexie. Sur un jeu d'action, les groupes étudiés avaient développé une meilleure lecture, plus rapide et plus fluide. En effet, là encore, on nomme un développement de l'attention.La pratique du jeu vidéo n'a jamais permis de constater une baisse des résultats scolaires
Les jeux vidéo redonnent la vue aux aveugles. Des patients atteints de problèmes visuels ont amélioré leur vue cinq fois plus rapidement qu'avec une rééducation normale, en utilisant à des jeux d'action du genre FPS, selon une étude de l'université de Californie.
Les jeux vidéo vous rendent polyglotte. Pour une spécialiste de l’université du Michigan, Tomb Raider a donné de solides bases et un goût pour l'Anglais à un étudiant chinois (il faut juste qu’il se tienne éloigné de Magnotta).
Tomb Raider donne envie de se mettre à l'Anglais. Et pas que.
Les jeux vidéo ne détournent pas de l'école. Une toute petite partie de la sérieuse étude «L'égalité des sexes dans l'éducation» de la non moins sérieuse Organisation de coopération et de développement économique (ouais, l'OCDE, carrément), indique donc que les jeux vidéo ne sont pas mauvais pour la santé mentale et physique de nos chères têtes blondes, à condition d'en consommer avec modération. L'étude met donc les jeux dans le même sac que le sucre, l'alcool ou le jus de papaye, et le sort du cercle très fermé des substances délinquantes du genre cocaïne, blue sky de Walter White ou disques de Florent Pagny. Publiée le 5 mars 2015, l'étude rappelle que la pratique d'un jeu vidéo n'a jamais permis de constater une «baisse des résultats scolaires», par exemple, mais qu'au contraire, de nombreuses analyses permettent de croire en la capacité éducationnelle pour les jeunes enfants, notamment dans «la perception dans l'espace et la capacité à naviguer dans des contenus en ligne». Bref, l'interdiction des jeux vidéo serait tout bonnement une ineptie, toujours dans l'éventualité où la personne y joue sans sentiment addiction et avec modération. Seul petit détail constaté: les jeux vidéo sont probablement à l'origine d'une perte de sommeil lorsqu'ils sont pratiqués le soir en excès. Là encore, l'étude étant orientée sur l'apprentissage, l'OCDE explique que ceci pourrait entraîner des retards à l'école le matin.
Les jeux vidéo relaxent.Une étude de l’Adolescent Psychiatry à Boston révèle que le shoot’em up aide les enfants violents à réguler leurs émotions, car il faut se calmer pour se concentrer sur la cible. Nous-même, nous savons que jouer à un bon jeu peut relaxer, et pourtant on n'est pas chercheurs.
Les jeux vidéo, c'est bien. On ne compte plus le nombre de jeux vidéo qu'on a considéré comme de véritables œuvres, oniriques, féériques, que ce soit des bijoux de poésie, d'humour ou de scénario. Les jeux qui dépeignent une histoire existante, qui racontent une vie, qui transmettent la mémoire, ou encore ces jeux pour les enfants (Adi, Adibou) et pour les adultes qui décident (les fameux serious games). Bref, les jeux vidéo, c'est multiple et varié. Si vous n'aimez pas, n'en dégoûtez pas les autres. - Mal écrit le 01/10/2015 à 23h29 par Jivé.