Arrivé dans la dernière partie de vie de la Mega Drive (1994), Soleil est venu combler la zone d’ombre en matière de Zelda–like sur cette console. Oui, il existait déjà quelques RPG sur la 16 bits de Sega. Non, je n’oublie pas l’inoubliable A-RPG Landstalker sorti 3 ans plus tôt sur cette même plate-forme. Mais rappelons que ce dernier présentait une vue aux «¾» avec une 3D isométrique, et non une 2D vue de haut (comme c’est le cas dans Zelda). Mais trêve de termes techniques, penchons-nous plutôt sur l’expérience que propose Soleil… Et comme lui, j’espère que mon article vous éclairera.
TLDR
JOUABILITÉ
Assez long et varié
TECHNIQUE
Faut aimer le pastel
Hey m'man, par la fenêtre je vois un type qui imite Jésus.
Quatorze ans! C’est le nombre d’années qui nous sépare de la sortie de
Soleil, mais c’est aussi l’âge du personnage principal en début de jeu. D’ailleurs ça tombe très bien puisque l’aventure démarre pile le jour de son anniversaire. Outre le bon gros gâteau que lui propose sa mère, notre futur héros a aussi droit à un cadeau spécial. Il reçoit l’épée et le bouclier de son défunt père! Très original me direz-vous...
Quatorze ans, c’est également l’âge à partir duquel les enfants de
Soleil (Ah! J’oubliais, le village de départ s’appelle Soleil) doivent aller voir le bon gros Roi pour recevoir de sa part une mission censée les faire devenir des guerriers sans merci. Notre petit aventurier se voit alors confier comme tâche d’aller faire un tour dans le camp d’entraînement voisin et de ramener l’une des médailles qui s’y cache. Tout ceci n’est bien sûr qu’un prétexte au démarrage de la véritable aventure. Ils sont malins ces scénaristes!
«Un monde parfait»
Attention, petit lapin, tu risques de te faire coincer...
«Ce matin, j’imagine un pays sans nuage, où tous les perroquets ne vivent plus en cage […]» À croire qu’Ilona Mitrecey (votre petite sœur écoute sûrement) et les développeurs de chez
Nextech ont les mêmes sources d’inspiration tant le monde de
Soleil est cucul au possible. Le style graphique se rapproche d’un
Legend of Zelda: A Link to the Past avec des couleurs encore plus pastels et des bonshommes encore plus ronds dans le style du dessin animé Dora l’exploratrice… Désolé pour les références. Tout est rose, vert, jaune, mignon au possible…
Ilona, Dora l'Exploratrice et un univers culcul au possible
Les plantes, les animaux, et même les (a priori) vilains monstres ont des bouilles sympathiques, et quand on prend la peine de les écouter et de les aider, ils le rendent en 1000.
Pour renforcer la niaiserie du jeu, sachez que le
gameplay se base sur l’alliance de gentils animaux avec votre personnage. Au cours du périple, il est possible de grossir son équipe de bestiaux et de les associer à son épée pour lui donner maints pouvoirs. Par exemple, en sélectionnant le papillon, il est possible de contrôler la trajectoire de son épée en la lançant, en choisissant le guépard, on donne la capacité à son personnage de courir plus vite, etc.
Mignon rime-t-il avec bidon?
Cay naurmal, tu peus pa test!!!!
... Heu... Non... Cette maxime ne s’applique pas pour
Soleil en tout cas! Non seulement il est impossible de ne pas tomber amoureux du jeu tant son style graphique et son ambiance lui donnent un charme considérable (sauf pour les 14-18 ans qui ne jurent que par les
FPS dans l’univers de la seconde guerre mondiale, et qui considéreront sûrement que
Soleil n’est pas assez «mature» pour eux), mais en plus le titre présente un intérêt certain. Pour faire court, les énigmes se rapprochent de ce qui se fait pour les
Zelda en plus simple, tout comme la progression (village, donjon, village…), avec quand même une différence notable: les lieux visités ne sont pas tous reliés entre eux, il faut passer par une carte pour changer d’endroit, comme dans un
Final Fantasy sauf que les routes sont pré-tracées.
Pas très difficile, pas très long, mais terriblement accrocheur
Pas très difficile, certes, pas très long, mais terriblement accrocheur, le jeu scotchera n’importe quel amateur de
A-RPG normalement constitué (et qui a passé sa crise d’adolescence). On a toujours envie de voir quel va être le prochain niveau... Plage, montagne, cité sous-marine... Quelle va être la tronche du prochain
boss, et sur quel air entraînant les développeurs vont décider de nous faire promener? D’ailleurs, les musiques sont à tomber!
«Bababa, bababi Babel»
Si l’on vous demande (sur un air très ironique) de décrire
Soleil et d’expliquer votre amour pour le titre, vous ne serez pas obligés de commencer par citer les dessins animés de votre petite sœur et pourrez même sortir votre cigare et vos petites lunettes rondes en prenant votre interlocuteur de haut, et en lui expliquant que
Soleil c’est d’abord un hommage au mythe de la Tour de Babel et au film Le Magicien d’Oz. Mais que c’est aussi une critique d’une société basée sur le dogme religieux, et même une dénonciation directe des génocides orchestrés par l’Église au cours de l’Histoire. Vous pourrez également dire à votre allocuteur que
Soleil prône la tolérance et le respect de la différence. Oui, d’accord… Rien de vraiment rebelle là-dedans ni rien de vraiment original. Mais quand c’est bien fait et bien intégré, comment s’en plaindre?
Pour revenir sur le mythe de la Tour de Babel, le scénario du jeu se base en partie sur le fait que le héros perd la faculté de comprendre et d’utiliser la langue des humains. En contrepartie, il gagne le pouvoir du Crâne Ancestral… Nan ça, c’est autre chose… Il gagne le pouvoir de parler aux animaux. C’est grâce à ce don qu’il arrive à enrôler des bestioles et à créer sa propre basse-cour. L’une de ses quêtes sera de retrouver sa capacité à parler aux humains et sera prétexte d'escalader la Tour de Babel elle-même et à parcourir le Paradis pour des (trop courts) moments d’intense émotion.
- Torché le 05/03/2009 à 1h00 par samcarredas.