On ne vous apprend sûrement rien, mais le monde du jeu de rôle console a été sacrément remué en 1997, avec l’arrivée du désormais mythique Final Fantasy VII sur PlayStation. Cet événement fut très, mais alors TRÈS important pour l’Europe car il aura marqué sur le vieux continent l’émergence du RPG classique, style vidéoludique peu connu à l’époque, surtout en France. Mais la série Final Fantasy avait déjà frappé un grand coup avant cela sur Super Nintendo, avec un 6ème épisode d’une qualité cosmique, qui ne fut malheureusement pas distribué officiellement dans l’Hexagone.
TLDR
JOUABILITÉ
Surpasse le reste
Aujourd’hui tout vrai fan de
RPG a au moins déjà entendu parler de ce
Final Fantasy VI, reconnu comme un challenger du
7ème opus. Peut-être avez-vous vous-même déjà tout lu en ce qui concerne ce titre. Mais pas sur GameTrip en tous cas. Et sur GameTrip bah... C’est mieux qu’ailleurs!
Sorti en 1994 uniquement sur les marchés japonais et anglo-saxon,
Final Fantasy VI fut le dernier épisode
Super Nintendo de la saga. À titre d’information, aux États-Unis le jeu s’intitulait
Final Fantasy III pour des histoires de cohérence avec les opus précédents commercialisés sur ce même marché. Un gros micmac pour ceux qui n’aiment pas les problèmes avec plein de chiffres, surtout quand ils sont Romains. Les petits joueurs français n’ont, eux, pas eu à se casser la tête avec ces calculs à la mords-moi-le-nœud puisque le jeu n’a, à l’époque, pas été distribué officiellement dans notre beau pays. Monumentale erreur! En partie réparée 5 ans plus tard avec l’arrivée en France d’une réédition plutôt ratée sur
PlayStation: les jolies cinématiques en bonus ne faisaient pas le poids contre les temps de chargement qui frustraient le plaisir de jeu. Une seconde réédition, sur
Game Boy Advance cette fois-ci, a vu le jour en 2006, avec une traduction française: gros atout pour saisir l’intégralité d’un scénario aussi riche que prenant.
Et le rideau s’ouvre
Qui aura droit au géant Mister Freeze?
Une fois n’est pas coutume,
Final Fantasy VI c’est une histoire de résistants luttant contre un Empire qui opprime le pauvre peuple. Un bon prétexte pour aller botter les fesses de l’Empereur… Quoique, ce n’est pas vraiment lui qui pose problème mais plutôt son bouffon Kefka, bien plus sournois et puissant que son supérieur. Il a d’ailleurs en tête un plan ultra- machiavélique pour devenir le maître du monde. Son but est d’exterminer les chimères, êtres quasi-divins pacifiques et pacifistes, afin de récupérer et d’accumuler leurs puissants pouvoirs magiques. Au joueur de limiter les dégâts en menant sa petite équipe de rebelles à travers déserts arides, montagnes escarpées et forêts enchantées, jusque sous la barbe de Kefka pour lui balancer un gros uppercut dans le pif.
Si le scénario, dans les thèmes qu’il aborde, ne semble a priori pas casser la baraque, il gagne largement en intérêt en proposant un rythme de jeu effréné. D’abord parce que la trame principale de l’histoire est ponctuée d’événements forts, ensuite parce que le joueur a la possibilité de se constituer une équipe de 14 personnages (!), voilant tous des intrigues propres, qui seront prétextes à presque autant de quêtes annexes. D’ailleurs, si la première partie du jeu reste assez linéaire, la seconde invite à perdre le fil du scénario pour réaliser ces nombreuses et passionnantes dites-quêtes annexes.
Le concepteur de ces passerelles est un accro à Tetris.
Tout ceci se déroule dans un univers qui oscille entre le médiéval et le néo punk. Non, non, ça ne veut pas dire qu’on rencontrera Lancelot Du Lac avec une crête iroquoise buvant des tonnes de bière tout en écoutant Rancid! Considérez plutôt que l’on retrouve certains éléments propres au Moyen-âge (épées, châteaux, princesses, villages fortifiés...), dans un univers quasi
post-apocalyptique dominé par les machines, les robots et les armes automatiques. Ceci confère au titre une ambiance spéciale, assez sombre, sans atteindre le ton fataliste de
Final Fantasy VII.
De l’énergie renouvelable
Car finalement,
Final Fantasy VI reste plutôt positif, voire jovial comparé à son successeur. En fait, tout est dans le charisme et les élucubrations des petites têtes qui constituent l’équipe de rebelles dont le joueur va prendre les commandes. Du cambrioleur au grand cœur, à la douce et belle jeune femme enrôlée on ne sait comment dans la garde impériale, en passant par les 2 frères que tout sépare mais que l’amour fraternel réunit, ils ont tous une personnalité propre, une tronche sympathique et surtout un dynamisme à faire pâlir les drogués à la vitamine C ou les chiens accros au Canigou. On en vient à se demander comment il est possible d’injecter autant de vie dans des amas de pixels. Ça gigote souvent, ça parle… Une vraie scène de théâtre! À croire que le fameux passage de l’opéra n’est qu’une mise en abîme, parodiant le jeu dans son ensemble. Il est vrai que la propension du titre à faire référence à tout ce qui a trait à la comédie peut nous laisser pencher vers cette hypothèse: noms italiens, le maquillage de Kefka, sentiments exacerbés extériorisés…
On se demande comment il est possible d’injecter autant de vie dans des pixels
Quoi qu’il en soit, pas besoin de faire des analyses bidons tout en mordillant la branche de ses lunettes pour se rendre compte à quel point la mise en scène est efficace. Sans parler des dialogues tous plus percutants les uns que les autres. C’est simple, on s’éclate à lire les textes, on rit aux boutades que se lancent les deux frangins Edgar et Sabin, on pleure devant les derniers mots de Rachel…
Alors, oui, c’est vrai… Les combats (au tour par tour avec
jauge ATB) sont assez nombreux, ce qui aura don d’énerver les plus impatients. Oui, il y a un risque à certains passages du jeu de rester définitivement bloqué dans sa partie si on n’a pas pris ses précautions. Mais tout ceci n’est que crotte de mouche constipée face au bonheur de progresser dans l’histoire, de faire évoluer ses personnages en orientant leurs compétences, de partir à la recherche des chimères pour les invoquer ensuite en combat, et enfin de faire très très mal à cet assassin, ce cruel, ce @$#™! de Kefka dans un combat final titanesque!
FF VI: La répétition ou le «Grand Finale«?
Loin de moi l’idée de cracher sur les autres épisodes, mais il faut avouer que les 6ème et 7ème constituent à eux deux le point d’orgue de la
série Final Fantasy. D’abord parce qu’ils sont d’une qualité exceptionnelle, ensuite parce qu’ils ont définitivement forgé l’identité de la saga. D’ailleurs, les Internautes se frittent, s’étripent et s’assassinent régulièrement sur nos forums pour savoir lequel est le meilleur des deux. Moi je dis stop! Arrêtons la violence!
Je sais… J’y vais peut-être un peu fort. Mais, malgré mon déluge de revendications, ne voyez pas en moi quelqu’un de particulièrement engagé. Surtout en ce qui concerne le match qui nous intéresse ici. Je vais même voter au centre car de
Final Fantasy VI ou
Final Fantasy VII je n’arrive pas à me décider. Du scénario prenant, au style graphique inspiré, en passant par l’ambiance sombre à tendance néo punk particulièrement travaillée, les deux opus ont vraiment tout en commun. Certes l’un a en plus de splendides cinématiques et un message porteur, mais l’autre dispose de personnages ultra-charismatiques et de musiques mémorables. Non,
Final Fantasy VI n’est ni moins bon ni meilleur que le
7ème épisode, il est juste son égal, ce qui est déjà beaucoup.
- Torché le 18/06/2009 à 4h41 par samcarredas.