Laverne la tarée, Hoagie le rockeur, Bernard le nerd. Un des trios les plus célèbres des jeux vidéo avec Tintin, Milou et le Capitaine Haddock ou encore Clad, Tifa et Aeris. Sauf que les derniers là, ils ont la classe.
TLDR
JOUABILITÉ
Gameplay asymétrique
Ils sont en face de nous, dès le début du jeu, ces trois débiles qui nous propulseront dans des aventures temporelles durant une vingtaine d'heures de jeu. Ces trois petits êtres, pas franchement attachants par leurs physiques, mais plus par leurs répliques et le style ringard de chacun.
Day of The Tentacle est ce qu'on pourrait appeler un chef d'oeuvre, une génération fut marquée par ce
point & click de
LucasArts.
I'm the Green Tentacle!
Le congrés des farceurs fait moyennement rire Bernard.
La cinématique d'intro vous annonce d'emblée le thème du jeu: un professeur fou, que certains connaissent de la préquelle de
DOTT (nommé
Maniac Mansion, du
même éditeur, le premier
point & click de la génération) et du nom de Fred Edison, a mis au point une substance chelou qui se déverse involontairement dans le canal. Le professeur, dont le nom rappelle le célèbre inventeur, est également un grand inventeur. Il a même donné vie à deux tentacules, l'une pourpre et l'autre verte. Malheureusement, la pourpre (sûrement dû à un complexe d'infériorité, étant comparée à une aubergine lors de sa naissance) est machiavélique. Elle boit le rejet toxique d'Edison, un peu comme dans les
Tortues Ninjas, et deux bras poussent sur son corps. Maintenant, elle est prête à «conquérir le mooooonde!». Chose que Edison, Laverne, Hoagie, Bernard et la Tentacule Verte (la gentille) s'efforceront d'empêcher, déjà parce qu'une tentacule à la tête du monde, ça fait légèrement pitié.
Maniac Mansion en mieux
Laverne déguisée en Tentacule américaine.
Cinq ans après le premier opus, en reprenant deux personnages, Edison et Bernard,
DOTT est une suite graphiquement irréprochable, proche de
Sam & Max. L'
interface est purement
point & click, avec toutes les actions habituelles des jeux
LucasArts. Mais grosse nouvelle: on contrôle trois gars. Après quelques actions avec Bernard au début du jeu (le geek), le professeur teste une machine à remonter le temps avec ses trois larbins: le Chrono WC. Enfermés dans des chiottes, les trois héros traversent le temps: Laverne fait un bon de quelques années dans le futur, pour se retrouver dans un manoir où les tentacules règnent en maître et où les humains sont des esclaves. Hoagie le rockeur crade se retrouve 200 ans dans le passé, et plus particulièrement en 1789, lors de la rédaction de la Constitution (que c'est trippant de parler de Deep Purple avec Thomas Jefferson et Georges Washington).
Une tuerie comme jamais plus on n’en fera
Quant à Bernard... il revient dans le présent, ah zut. Du coup, vous allez devoir faire évoluer vos personnages dans le présent, le passé et le futur, avec une idée formidable: chaque action permet de changer le cours du temps. Si vous congelez quelque chose dans un frigo dans le passé, Bernard le retrouvera intact dans le présent. Si vous abattez un arbre dans le présent, ce qui se trouve dans cet arbre dans le futur se retrouvera à terre comme une vieille crêpe au suc'. Révolutionnaire, mais fallait y penser.
Le meilleur?
Un futur bien triste pour les humains...
Indéniablement, on peut considérer
DOTT comme le meilleur jeu
LucasArts, et un (si ce n'est LE) meilleur jeu
point & click. L'ambiance est parfaite, surtout grâce à de belles musiques et une réalisation des très grands
Dave Grossman et
Tim Schafer (concepteurs des deux premiers
Monkey Island). On y retrouve l'humour, les personnages attachants, le scénario délirant et les décors colorés de tous les bons jeux de
LucasArts, qui ont su faire la belle époque du studio. Utilisant le moteur SCUMM, crée spécialement pour ce type de jeu (Script Creation Utility for Maniac Mansion),
Day of The Tentacle est à l’image de son ancêtre
Maniac Mansion (1987), avec la touche graphique en plus et l’humour de
Tim Schafer en premier plan. Une tuerie comme jamais plus on n’en fera, enfin peut-être si Double Fine Productions (studio des vieux de
LucasArts dont
Grossman et
Schafer) décide de s’y remettre sérieusement.
- Torché le 29/06/2006 à 9h56 par Jivé.