Sorti en 1995 en France, La Légende de Thor est l’un des derniers action RPG de la Mega Drive, si ce n’est le dernier. On y dirige le jeune prince Ali, détenteur d’un bracelet magique qui permet de réveiller des esprits élémentaires. En s’aidant des pouvoirs du bracelet, notre futur héros va avoir comme lourde tâche de protéger son royaume des attaques d’un démon.
TLDR
JOUABILITÉ
Classique et efficace
Et paf, dans les rognons!
Bien que Thor soit le dieu scandinave du tonnerre, l’univers du titre
La Légende de Thor n’a rien à voir avec celui de nos voisins nordiques mangeurs de poissons et fans d’Ikea, puisqu’il semble sortir tout droit du Moyen-Orient ou du sud de l’Asie. Ce n’est, d’ailleurs, pas pour rien qu’aux États-Unis le jeu a eu droit à un nouveau nom plus cohérent, celui de Beyond Oasis.
Oasis, c’est le nom du royaume où se déroulent les aventures de
La Légende de Thor. Au moment où notre histoire commence, Oasis est en danger. Le pays est menacé par les forces du mal, dirigées par un inconnu, porteur d’un certain bracelet en argent… Un bracelet spécial, habité par un méchant démon. Il faut savoir que la relique magique a la fâcheuse habitude de donner à son détenteur des pouvoirs cosmiques phénoménaux et les viles ambitions qui vont avec. Heureusement, pour contrer les forces démoniaques et autres méchants cornus, il y a Ali, jeune et fougueux prince du royaume. Pendant une de ses escapades aventureuses, Ali découvre un bracelet en or caché dans une grotte. Or, il se trouve que ce bracelet est l’arme parfaite pour arrêter le possesseur de celui en argent et sa bande de monstres. Ali enfile donc l’objet et part en campagne.
Utilisation du bracelet en or: mode d’emploi
Shadow, l'esprit de l'ombre, joue l'homme élastique.
La Légende de Thor est un
action-RPG en
2D tout ce qu’il y a de plus classique, avec des méchants qu’on tabasse en temps réel, quelques gentils qui ont la causette facile, une poignée de villages, de belles étendues sauvages à parcourir, et des donjons. Ces donjons regorgent d’ennemis, de pièges en tous genres, et surtout d’énigmes. Si une partie des casse-tête se résout simplement en détruisant les bébêtes d’une salle ou en faisant marcher le jeune Ali sur des dalles mouvantes, les autres puzzles nécessiteront de faire appel à des esprits magiques. Ces esprits sont au nombre de 4, qu’il faudra trouver un à un au cours de l’aventure, et représentent tous un élément différent: l’eau, le feu, l’ombre et la terre.
On n’est pas loin d’un beat them all, voire du jeu de baston!
Ali pourra les appeler grâce aux pouvoirs magiques de son super bracelet en or, mais uniquement si l’élément correspondant à la chimère souhaitée est présent dans le décor. Plus clairement, et à tire d’exemple: pour réveiller l’esprit de l’eau… Bah… Il faut de l’eau. Une petite flaque, ou un ruissellement suffit. On peut même se servir de certains ennemis aqueux! (nd Jivé: ça marche avec les ennemis à queues?)
Une fois l’esprit à disposition, il suffit de lui demander tout ce qu’on veut, ou presque. Faire fondre de la glace qui bloque un passage? Facile pour Efreet, le génie du feu! Une grille à détruire? Bow, l’esprit de la terre au gros appétit, l’avalera en moins de deux! Évidemment, on n’a pas toujours la chimère qu’il faut au bon moment, ni forcément de quoi l’appeler, c’est là qu’il faut se creuser un peu les méninges.
Street Fighter
Oui: se creuser «un peu» les méninges. Je dis «un peu», parce qu’il ne faut pas non plus avoir un encéphale de la taille de mon imposant entrejambe pour venir à bout de toutes les énigmes, et, a fortiori, du jeu. Par contre, il faut vraiment être un rapide de la manette lors des phases de bastonnade, tant les combats sont furieux. On n’est pas loin d’un
beat'em all, voire même du jeu de baston! Il n’y a qu’à regarder Ali qui, quand il n’use pas de sa dague ou d’une épée trouvée en chemin, balance une série de coups de pieds éclairs faisant irrémédiablement penser à Chun Li de la saga
Street Fighter. Les 4 esprits élémentaires peuvent aussi participer aux séances de fight, avec une mention spéciale pour Efreet qui fait valser les monstres à des kilomètres à la ronde grâce à ses gros biscotos, ou grille les poils des démons en crachant des gerbes de flammes. C’est assez fun.
Pour sa survie, Ali pourra, en outre, ramasser ici et là des aliments qui, une fois engloutis, revigoreront notre héros, ainsi que des réceptacles de cœur permettant d’agrandir la barre de vie du jeune homme. Du classique quoi!
Un jeu en or?...
... En argent plutôt. C’est clair que visuellement,
La Légende de Thor pète la baraque, surtout pour un titre 16 bits, et même encore aujourd’hui. Les couleurs sont vives et chatoyantes sans jamais amener le jeu dans la niaiserie, les graphismes sont fins, les
sprites gros, l’univers est cohérent et classe… Avec, pour cerise sur le gâteau, quelques magnifiques bribes de cinématiques qui ouvrent et ferment l’aventure. L’animation n’est pas en reste: fort heureusement d’ailleurs, vu que les phases de baston comptent pour 70% dans l’intérêt du jeu. Même les musiques ont bénéficié d’un soin tout particulier, notamment grâce à la participation du compositeur de la célèbre saga
Streets of Rage lors du développement, et donnent une ambiance particulière au titre... Ambiance qui oscille entre l’épique et l’inquiétant.
Pour le reste, par contre, c'est-à-dire au niveau de l’intérêt de l’aventure,
La Légende de Thor ne brille pas plus que ça, ce qui classe définitivement le jeu un cran en-dessous des maîtres du genre, tel que
The legend of Zelda: A Link to the past. Le scénario est réduit à une peau de chagrin (ce n’est pas non plus le point fort des
ARPG), les mécanismes de jeu sont encore moins complexes que ceux de
Soleil, le monde parcouru est petit, et la quête est courte, très courte: moins de 8 heures suffiront pour terminer l'histoire, même la 1ère fois.
- Torché le 09/11/2009 à 9h12 par samcarredas.