Il est cool, c’est un spot, j’ai d’la moule car c’est mon pote... Cool Spot! (Une plainte a été déposée au bureau de Gestion Des Intros De Merde suite à la publication de cette introduction. Le motif était le suivant: «foutage de gueule du lecteur avec incitation à la médiocrité intellectuelle»).
TLDR
JOUABILITÉ
Manque de profondeur
Cool Spot est l’ex-mascotte de la célèbre boisson gazeuse 7up. Représenté par une petite pastille rouge, avec des pieds, des jambes, des bras, des mains, une bouche et des lunettes de soleil,
Cool Spot a donné son nom à un jeu de plates-formes sorti en 1993 sur
Mega Drive et
Super Nintendo, entre autres. C’est à
David Perry et ses équipes de
Virgin Interactive que l’on doit le développement du titre. Avec ce jeu, notre cher Dave s’oriente de manière significative vers la branche des jeux fun, un peu déjantés, un an avant la sortie d'
Earthworm Jim.
La cool attitude
Cool Spot est cool, même dans l'intro.
Tout commence par un écran titre qui balance du tonnerre, avec en fond sonore le
célèbre riff Wipeout, et en décor une magnifique mer ensoleillée qui donne vraiment envie d’aller se mouiller le corps, des fesses jusqu’aux omoplates.
Cool Spot déboule alors en surfant sur une bouteille de 7up. Cette introduction m’avait fait, à l’époque, un sacré effet Kiss Cool. Aujourd’hui je la trouve moins claquante, surtout parce que Wipeout diffusé par une console 16 bits ça file plus vraiment la chair de poule. Quoi qu’il en soit, l’ambiance est posée:
Cool Spot c’est un jeu cool et légèrement décalé, un titre qui ne se prend pas vraiment la tête et qui est sensé ne pas prendre la tête du joueur. Le concept de jeu est d‘ailleurs ultra simple à comprendre. Dans chaque niveau il faut porter secours à l’un des congénères du héros, congénère que l’on retrouvera enfermé dans une cage vers la fin dudit niveau. La cage ne peut être ouverte que si
Cool Spot récupère un certain nombre de mini pastilles, disséminées un peu partout. Les pastilles doivent être récupérées dans un temps limité. Bien sûr, de nombreux pièges et ennemis sont là pour barrer la route de notre petit héros, et donner ainsi un sens à toute cette aventure.
Chéri, j’ai rétréci les gosses!
Mais il est moins cool sur la plage à cause des crabes.
Rappelons que
Cool Spot a juste la taille d’un bouchon de bouteille de 7up. L’intérêt, justement, c’est de nous faire vivre à nous, joueurs, ce que peut ressentir un tout petit être se promenant dans des lieux qui peuvent paraître relativement communs: une chambre, un port ou encore une plage à touristes. Ces zones, a priori sans grand risque pour un humain, fourmillent de dangers pour
Cool Spot. Une punaise qui traine, et voilà que notre petite pastille rouge se prend les pieds dedans et se blesse fortement. Le robot en jouet du gamin est en marche? L’automate n’hésitera pas, alors, à piétiner notre petite rondelle écarlate (pas de mauvais esprit SVP) pour lui faire baisser son niveau de santé.
Tout ça n’est pas complètement innovant puisque le concept existait déjà avec
Castle of Illusion Starring Mickey Mouse sur
Mega Drive.
Mickey, en tant que petite souris, risquait gros en traversant un magasin rempli de jouets agressifs en pleine rébellion, ou une chocolaterie abritant des sucreries sans pitié.
Pas de champignons ou de chevaliers, ici, les ennemis sont de stupides araignées et des crabes
Notons tout de même que l’univers de
Cool Spot se veut plus réaliste et contemporain, moins fantasy, que celui de
Castle of Illusion. Ainsi, pas de chevaliers en armure ni de champignons rageux: dans
Cool Spot, les ennemis sont de stupides araignées, des moustiques et des crabes. On retrouve aussi ce souci de coller à la réalité dans les décors, avec de nombreuses traces de l’activité humaine: le meilleur exemple de ces traces étant certainement les canettes de bière défoncées qui traînent par terre dans le port.
D’ailleurs, chers lecteurs, maintenant que vous êtes au courant des difficultés quotidiennes que peuvent rencontrer les souris et les petites pastilles rouges, j’espère que vous prendrez soin, chez vous, de ranger dans une boite tous les objets pointus qui traînent sur votre parquet, et surtout, que vous constituerez des semblants d’escaliers avec vos livres pour permettre à n’importe quel être de taille réduite d’accéder facilement en haut de vos meubles.
Un paragraphe bien court
Et il est re-cool sur le port.
Mais finalement, peu importe que votre chambre ou votre bureau soit rangé, peu importe le nombre d’insectes et de vers qui se baladent sous votre mobilier:
Cool Spot sait faire face aux dangers. D’abord, le petit personnage pourra user de son agilité pour sauter par-dessus les obstacles. Ensuite, le héros aura la possibilité d’attaquer ses ennemis en lançant à leurs sales tronches des espèces de bulles de gaz, qui font d’ailleurs certainement référence aux bulles du 7up.
Une histoire de bonbon
Après 7up, je vais rester dans le sucré et vous parler des bonbons Dragibus de la marque Haribo. Vous connaissez certainement ces petites boules à la coque de sucre friable et au cœur gélatineux. J’ai personnellement un faible pour ces douceurs, mais je préfère largement les premiers instants de bonheur procurés par ces bonbons, lorsque la partie en sucre friable fond dans la bouche, et non la suite de la dégustation qui se termine toujours par une séance de bagarre pour déloger, avec la langue, le cœur collant du Dragibus accroché aux dents.
Je trouve que manger un Dragibus c’est bien au début mais pas à la fin
En gros, je trouve que manger un Dragibus c’est bien au début mais pas à la fin.
Jouer à
Cool Spot c’est pareil: c’est bien qu’au début. Au départ on se laisse facilement avoir par la pastille rouge. La démarche du petit personnage lui donne un air cool, on a plaisir à le voir gesticuler avec la souplesse d’un gymnaste en se tortillant comme une rondelle de pâte à modeler. En outre, le jeu commence relativement fort par un niveau réussi, la plage, doté d’un
level design simple mais efficace avec du sable partout, une chaise longue à mi-parcours, une musique un peu groovy et, surtout, l’impression d’être sur une vraie plage!
La suite se complique. À partir du 2ème niveau, et pour presque tous les suivants, le
level design manque cruellement de génie. En dehors d’un sympathique level sur un train en jouet lancé à pleine vitesse, et d’un autre niveau dans une piscine gonflable, tout le reste n’est qu’une série de dédales sans charme, surchargés en objets et en ennemis comme pour combler quelque chose. Les décors sont communs, répétitifs. On s’ennuie vite. Même les musiques un peu groovy et sympathiques au départ deviennent soûlantes. Le pire de tout, est qu’il n’existe que 6 (voire 7) décors différents dans le jeu, presque tous recyclés. L’équipe de développement a sûrement eu peur de la foulure du poignet et c’est bien dommage. Un bon point quand même pour les niveaux bonus assez sympas, qui se déroulent à l’intérieur d’une bouteille de 7up sur fond de musique Dance! C’est ça les années 90!
- Torché le 06/10/2009 à 10h12 par samcarredas.