Dans la catégorie Disney / Virgin Interactive il y a du bon, mais il y a aussi du moins bon. Si vous souhaitez savoir ce qu’il en est du Le Livre de la Jungle, jeu de plates-formes sorti en 1994 sur Mega Drive et Super Nintendo notamment, vous n’avez qu’à lire la suite.
TLDR
JOUABILITÉ
Du revu sans surprises
TECHNIQUE
Propre aux yeux et aux oreilles
NOSTALGIE
Un sourire de gamin
Notre histoire commence en 1894, date à laquelle est publié le célèbre recueil de nouvelles de Rudyard Kipling:
Le Livre de la Jungle. L’ouvrage mettait notamment en scène un petit homme du nom de Mowgli dans la jungle en Inde. Près de 70 ans plus tard, Walt Disney adapte le livre au cinéma,
en dessin animé. On y retrouve notre ami Mowgli qui, abandonné des siens dans la jungle, est recueilli et élevé par des loups plutôt sympas. Mais vous connaissez déjà tous l’histoire: Mowgli grandit, se fait des potes animaux comme Bagheera la panthère ou Baloo l’ours, se bat avec Shere Khan, le méchant tigre mangeur d’hommes, puis rencontre une jeune donzelle, et revient finalement vivre parmi les humains... La Mega Happy End quoi!
C’est cette aventure culcul, mais pleine de morale, que
David Perry et ses équipes de chez
Virgin Interactive ont décidé d’adapter en jeu vidéo, juste après avoir brillamment porté la licence
Disney d’
Aladdin sur
Mega Drive en 1993.
Le Livre de la Jungle, version pixels, verra alors le jour en 1994, sur les 16 bits de l’époque entre autres, sous la forme d’un jeu de plates-formes
2D assez classique.
Mowgli the Acrobat
Le principe du jeu est con comme un ballon: on dirige Mowgli à travers une dizaine de niveaux, dans lesquels il faudra récupérer à chaque fois 10 diamants en un temps défini (en 5 ou 10 minutes), et atteindre un
checkpoint avec les cristaux en poche. Livre de la Jungle oblige, la progression se déroule dans la jungle (si si), avec tous les dangers qui vont de pair. Côté dangers, il y a d’abord les ennemis. À ce titre, on retrouvera certains des méchants animaux du long métrage de
Disney, comme les macaques dirigés par le lourdaud King Louie, ou Kaa, le serpent hypnotiseur qui aime qu’on lui fasse confiance, ainsi que d’autres bestioles insignifiantes tels des porcs-épics et des insectes. Pour riposter aux attaques des bébêtes trop agressives, Mowgli pourra leur balancer des bananes, des cailloux et même des boomerangs qu’il trouvera en chemin.
L’autre gros danger que rencontrera notre petit d’homme, ça sera les trous (jeu de plates-formes oblige).
Nous savons tous que l’animation est l’une des forces de David Perry
Si Mowgli tombe dans un gouffre ou dans une rivière, il clamse. Par contre, si le garçon chute d’un arbre, sa culotte rouge se remplira d’air et fera parachute de manière à ce que le jeunot atterrisse en douceur sur la terre ferme. Pratique, quand on sait que 80% de l’aventure se déroule dans les arbres. D’ailleurs, quand on voit Mowgli se mouvoir, on se dit qu’il est fait pour vivre dans les feuillus et autres palmiers. Il saute, s’accroche aux lianes, rebondit sur les ennemis avec une souplesse qui pourrait faire pâlir n’importe quel contorsionniste. En tous cas, ce n’est pas le joueur qui va se plaindre, car toute l’agilité du garçon est parfaitement retranscrite dans le
pad, pour notre plus grand plaisir.
Dessine moi un Mowgli
Cette avalanche de mouvements, et toutes ces prouesses de l’animation sont aussi impressionnantes dans la manette que visuellement. Mais nous savons tous que l’animation est l’une des forces de
David Perry. Le bonhomme nous l’avait déjà prouvé avec
Aladdin et
Cool Spot. En tous cas, c’est dingue à quel point M. Perry arrive à recopier le Mowgli de
Disney en jeu vidéo.
Pour les graphismes c’est le même constat: les décors transmettent parfaitement l’ambiance du dessin animé. C’est coloré, assez net et frais. Ajoutez à cela le fait que l’on retrouve certains thèmes musicaux du long métrage, ainsi que les amis animaux de Mowgli, comme Bagheera ou Baloo qui aideront à leur manière notre petit bout d’humain, et c’est du tout bon pour l’immersion!
Il en faut peu pour être heureux, mais quand même...
Tout ça c’est bien joli, mais est-ce suffisant pour prendre son pied devant l’écran? La réponse est, bien sûr, non! Passée l’agréable sensation de retrouver toute l’ambiance du dessin animé dans le jeu, on a la désagréable sensation que
Perry et
Virgin ont un peu pris les joueurs pour des bananes, les mêmes bananes que celles que balance Mowgli.
En gros, le titre n’apporte pas grand-chose au genre, et est même moins abouti que ses prédécesseurs disneo-plateformesques. D’abord,
Le livre de la Jungle est court, plus court que ses pairs sur
Mega Drive et
Super Nintendo car relativement simple. On peut ensuite critiquer le
level design général, qui manque cruellement de variété. Non seulement les décors sont répétitifs, mais en plus la manière de jouer est toujours la même: on saute de liane en liane, on grimpe sur les branches... Et on finit inévitablement par se lasser puis par refermer le Livre de la Jungle*.
* Suite à cette magnifique conclusion, je demande à la direction de GameTrip de m’accorder le statut de poète.
- Torché le 31/03/2010 à 10h12 par samcarredas.