Genre au sommet de son art durant l'ère de la full 2D, le shoot'n'jump (je saute et je tire partout) n'a pas manqué d'en marquer plus d'un sur borne d'arcade et console de salon. À l'heure où Metal Slug s'est définitivement imposé comme l'étendard du style, il convient de revenir sur l'un de ses plus éminent précurseur.
Sans dessus-dessous dans les mines.
Plus qu'un jeu,
Gunstar Heroes constitue le véritable manifeste d'un groupe de développeurs de génie fraîchement affranchi de
Konami,
Treasure Co. Ltd. La plupart de ses membres ont activement participé aux développements de quelques-uns des plus grands hits
Konami de la
Super Nintendo et, par conséquent, de la console elle-même.
Axelay,
Contra III,
Super Castlevania IV ou encore
Gradius III, tous ont vu au sein de leurs développements trainer les petites pattes des futurs gars de chez
Treasure. Une majorité de
shoots, me direz-vous, qui se pérennisera dans les titres issus de la firme.
Gunstar Heroes, premier jet vidéoludique officiel de
Treasure, sera donc développé sur la Sega
Mega Drive, hypothétiquement comme un pied de nez aux habitudes de développement du grand
Konami.
Free Shot
La dynastie des Gunstar est en charge de protéger sa planète, G-9, contre toute menace éventuelle visant à piller ses ressources propres. Elle doit alors reprendre du service, par l'intermédiaire de Red et Blue, lorsque Smash Daisaku, un vicieux dictateur, kidnappe l'un de ses membres (Green) afin de mettre la main sur les gemmes mystiques permettant de remettre en état de marche le terrible androïde Golden Silver fait prisonnier des années plus tôt sur une lune de G-9 par le Docteur Brown (comme Emmett), mentor de la dynastie des Gunstar. Le design des personnages est, semblerait-il, très librement inspiré de l'anime japonais «Fushigi no umi no nadia» («Nadia, le secret de l'eau bleue» dans nos contrées). Quoi qu'il en soit, Smash Daisaku fait figure d'une étonnante ressemblance avec Mr. Bison de
SF II...
Le choix de Red en début de parcours vous permettra de faire feu en mouvement alors que celui de Blue vous donnera la possibilité de tirer dans 6 directions au lieu de 4. Peu importe le choix initial, l'action et la dynamique du jeu sont étonnement frénétiques pour l'époque et pour la console: les tirs sont rapides et les ennemis (en surnombre) explosent de partout. Le personnage contrôlable est également très agile et peut, outre le saut, se suspendre aux plates-formes (technique empruntée à
Contra III) ou encore projeter son adversaire lorsqu'il est au corps à corps. Le frénétique passe au démentiel lors de certaines phases accélérées en glissade le long d'une ruine de temple ou à genoux sur un module roulant au fin fond d'une mine (séquence d'anthologie assurée). Côté armement, Red/Blue n'est certainement pas en reste puisque 4 tirs sont initialement sélectionnables: un tir puissant, un laser, un tir autoguidé ou un lance-flammes. Chacun peut être combiné avec un autre créant ainsi 12 armes puissantes et originales. À chacun de trouver son style et l'armement le plus adapté aux différents ennemis et
boss.
Fixed Shot
Treasure, à travers
Gunstar Heroes, nous a également démontré une chose et pas des moindres: la
Super Nintendo avait beau avoir un «
Mode-7» et autres effets de zoom, la
Mega Drive en avait elle aussi dans le slip. Les graphismes raviront les amoureux des couleurs pastelles 16-bits. L'animation, quant à elle, est des plus fluides pour son temps avec des scrollings filants à toute vitesse (point fort de la machine...
Sonic, rappelez-vous) et des
boss ou mid-boss souvent composés de plusieurs
sprites pour une plus grande aisance de mouvement. Le
level-design est l'un des plus importants points forts du jeu: riche et varié, on octroiera une mention particulière à la phase de shoot spatial (
Radiant Silvergun et Ikaruga ne sont donc pas loin!) et au jeu de plateau.
La durée de vie est monumentale pour un soft typé «arcade»
Mais à ceux qui pensent que l'action prend fin au terme des 4 premiers niveaux sélectionnables, je leur dis qu'ils se fourrent le doigt dans l'œil jusqu'à l'épaule: la durée de vie est monumentale pour un soft typé «
arcade», peut-être même trop d'ailleurs au vue de la difficulté relativement élevée (jusqu'à 7 boss au sein d'un même niveau avec le mythique «Seven Force» de la mine). La musique de
Gunstar Heroes est absolument extraordinaire. Alliage parfait entre musiques speedantes et mélodies imparables, chaque thème fait depuis bien longtemps l'unanimité dans la communauté retrogaming.
- Torché le 04/09/2009 à 10h12 par Xylo.